Ce lundi, c’est un peu la retombée du week-end. Il était pas mal mouvementé. Je crois que la crise existentielle est revenue, mais différemment. La question n’est plus de savoir quelle est ma réalité, mais plutôt qui je suis. Je regarde autour de moi, j’essaie de trouver mes repères, mais chaque sujet que je vois est à classer dans la catégorie “pas dans les normes”. Que ce soit au niveau moral, physique, psychologique, etc.
Alors il me vient deux hypothèses :
Soit je ne fréquente que des personnes “spéciales”, qui n’ont pas des habitudes standards, et dans ce cas je dois encore trouver d’autres sources de données à analyser, peut-être plus basiques.
Soit les gens sont comme ça, avec des spécificités bien distinctes, qui ne sont parfois ni choisies ni contrôlées. Et la vie doit être ainsi.
Mais ce samedi, j’ai pu faire un comparatif. Je me suis rendu à un repas de famille. J’ai revu mes parents, et j’ai pu comparer nos deux modes de vie. J’ai noté plusieurs points :
La différence de régularité
Je note que leurs vies sont très régulières. Rien de spécial par jour, mis à part le travail et des anecdotes bénignes. Cependant, ma mère, qui est énormément dans ce schéma, n’a pas arrêté de parler de l’accident que mon père a évité il y a plus d’un mois. Un événement qui sortait du cadre ordinaire, leur rappelant la dure loi de la réalité. Un élément si distinct et qui sort du cadre. Pourtant, elle n’a rien vu, elle n’était pas là. Mais le fait de savoir que leur “îlot” construit n’est pas indestructible casse leurs rythmes, leurs utopies, et c’est une véritable hantise.
Le manque d’affection perçu
Je ne perçois pas de signe d’affection particulier à mon égard. Suis-je trop demandant ? Je ne pense pas. Mais l’écart de temps durant lequel nous nous voyons est suffisant pour que mon père fréquente une autre fille de mon âge pour faire de la montagne avec elle. Qui suis-je pour juger ? Devrais-je me sentir légitime de cette affection qu’il donne à autrui ? Je ne pense pas. Ce qui me fait juste mal, c’est que la vision de la famille comme je la concevais est elle aussi une utopie, un mensonge partiel, comme le père Noël. Les temps ont changé, mais la vérité est toujours plus moche. Et pourtant, malgré tout, cela reste un homme comme un autre. Le père Noël, c’était lui. Un personnage hors norme, capable de grandes choses, une star à mes yeux.
Je n’ai pas pu lui apporter ce dont il avait besoin et vice versa. Alors il trouve des alternatives. Et je ne veux pas le condamner. Je me vois mal lui reprocher ça sur son lit de mort. C’est la vie, la nature : nous avons des besoins, même si c’est profondément triste. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de sourire, comme un grand voile que je mettrais devant mon visage pour ne pas importuner sa vue.
Oui, ça fait mal, mais il a assez souffert de mes travers. Il mérite de goûter à son idéal.
Chacun a ses peurs, ses émotions. J’arrive de plus en plus à les contrôler et à “m’ouvrir”, même si la plupart du temps j’ai l’impression que je sonne faux. Que ce soit au niveau des rires, des sujets que j’aborde avec des inconnus, ou encore de mes micro-expressions.
La crise existentielle débute à ce moment-là. Qui suis-je ? Je veux dire, qu’est-ce qui me définit ? Je crois que je veux décider des valeurs que je suis et que je représente.
Alors, comment faire pour choisir ces valeurs ? Le problème est que si je ne choisis que des bonnes valeurs, je serai plus enclin à souffrir. Abus de gentillesse, abus de confiance, abus de générosité… il y a matière à me faire avoir par qui voudra bien en profiter.
C’est pour cela que je dois choisir des “traits de caractère de défense”. Pour citer quelques exemples que j’ai pu noter autour de moi :
La jalousie permet de s’assurer de garder le contrôle, de se remettre en question pour ne pas tomber dans l’indifférence collective, qui est un prisme très douloureux mentalement.
La méchanceté, une manière de défouler ses démons, son mal, sur ceux que l’on juge “méritants”. Pourtant, il faut garder en tête que nous ne sommes absolument personne pour juger autrui (valeur chrétienne).
Etc.
Je ne suis pas vraiment encore sûr de ce que je veux appliquer. Je pense que le premier pas serait la discipline. Souvent un trait sous-coté en termes de valeur. Cela permet de débloquer la confiance envers l’autre, car si tu fais une promesse, tu te dois de t’y tenir. C’est un trait qui manque à beaucoup de personnes, et le fait de l’avoir pourrait aider les autres et moi-même.
Pour parler d’autre chose, je suis perdu mentalement et au niveau du parti affectif. Je vis un peu la traversée du désert. Je ne ressens plus le besoin d’accourir auprès de chaque prétendante. Je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose ou non. Oui, cela voudrait dire que je contrôle de mieux en mieux mon problème affectif, mais j’ai l’impression que je ne serai plus capable d’aimer. Car ce qui me faisait jadis vibrer et rêver s’est éteint. Et le calme est angoissant, comme si j’avais perdu une source de motivation ou de mouvement de vie. Peur d’être terne, éteint, car je suis fatigué. Mais je me dis que cela doit faire partie du processus de guérison. Je dois savoir rester calme en toute circonstance. Je me dis que ça doit être aussi l’effet du début de l’hiver et la lente réinitialisation de mes récepteurs de dopamine.
De toute façon, rien n’a d’importance. Même si le chemin est moche, je continue d’avancer.
Quêtes
Bon, nous sommes mercredi et je dois réfléchir à une stratégie.
Je dois sortir de ma zone de confort, et de nouvelles opportunités de m’entraîner socialement se présentent à moi.
Je dois demander congé à mon patron demain et après-demain ; ce serait idéal.
Je vais tenter une approche tranquille.
Il faut juste que je trouve le bon moment et préciser que, si cela l’ennuie vraiment, je pourrais reporter.
Aussi, ce vendredi, j’ai été invité à une soirée.
Il y aura pas mal de personnes que je ne connais pas très bien, mais plusieurs visages me sont familiers.
J’estime le risque à environ 60 %.
Points positifs
— Il y aura pas mal de monde ; au pire, je pourrai discuter avec ceux que je connais.
— Il y aura de l’alcool ; sans en abuser et en le consommant raisonnablement, cela pourrait jouer en ma faveur.
— Je veux y aller pour ne pas regretter d’être resté chez moi.
Points négatifs
— Il y aura du monde.
— Je ne sais pas quoi mettre ; apparemment, il faut se déguiser, l’un des pires scénarios pour moi.
— Ça va me demander pas mal d’énergie d’interagir dans une soirée comme celle-là.
Quoi qu’il en soit, j’y vais et on verra bien.
Narciss est hors de ma tête.
Pendant cette période blanche, j’ai remarqué que ses actions ne me font ni chaud ni froid : quelle belle nouvelle !
Souhaitez-moi bonne chance pour mettre de l’ordre et réussir chacune de mes micro-quêtes…
Update 10h44
IL A DIT OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
La guerr, la réalité et la froideur
La guerre, la réalité et la froideur Cinquième semaine de mes récits écrits — et l’action ne retombe toujours pas.
Entre nous
J’ai revu Narciss. Tout se passait à peu près calmement. Elle s’est endormie et j’en ai profité pour partir faire ma lessive.
À son réveil, elle m’a appelé en m’engueulant parce que je n’étais plus là. Je lui explique que je suis parti faire ma lessive ; elle m’insulte en disant que je suis un imbécile, que j’aurais pu la faire chez elle, qu’elle ne comprenait pas ma manière de réfléchir — comme si c’était évident.
Je ne me suis pas laissé démonter : je lui ai demandé pourquoi elle était aussi énervée dès son réveil. Alors, mon téléphone est devenu silencieux. Je lui ai proposé qu’on se revoie plus tard. Aucune réponse. J’ai terminé la discussion par : « On se redira, hein. » puis j’ai raccroché.
Je n’avais pas l’intention d’y retourner. À 14 h, j’ai reçu un snap où elle faisait de la poterie, sans texte ni demande.
Que veux‑tu que je réponde à ça ? Le genre de personne qui attend une réaction précise à un moment donné de ta part… Cela ne peut que mal finir. Je ne réfléchissais pas comme Larme le voulait, et la fin de notre histoire a été plus que toxique. Alors, désolé Narciss, mais si je dois me couper le bras pour continuer, je peux tout aussi bien couper les ponts avec toi.
Je ne veux pas stagner, et c’est pourtant ce que tu souhaites. Tu essaieras de me rendre jaloux, comme il y a quelques mois, parce que tu sais que je me compare ; alors tu piques pour attiser l’intérêt. Mais cela ne m’atteindra plus. Ou, au contraire, j’espère que cela éveillera encore une petite douleur au fond de mon cœur : je courrai dans la discipline de mes objectifs, encore plus fort, encore plus ostensiblement.
Parenthèse avec Espoir
Pour changer de sujet, j’ai discuté avec Espoir. J’y ai découvert de nouvelles facettes, plus qu’intéressantes. Son histoire familiale est impressionnante, bien que littéralement incroyable.
J’ai du mal à la croire — non pas parce que je ne lui fais pas confiance, mais parce que, quand quelqu’un te parle d’une sorte d’utopie où la communication familiale est intrinsèque et la confiance, totale, j’ai du mal à le concevoir. Et c’est là qu’un malaise est apparu : si je ne peux pas le concevoir aujourd’hui, le pourrai‑je dans le futur ? N’est‑ce pas l’une de ces valeurs qu’on inculque dès le plus jeune âge pour que la progression soit naturelle ?
Je verrai bien. Je ferai confiance si j’en ai besoin.
Le froid et la discipline
Le froid s’intensifie ; je ne peux plus m’entraîner dehors. Devrais‑je reprendre les entraînements en intérieur ? Je pense que c’est une bonne idée : les machines sont davantage axées sur le développement musculaire, et les poids m’aideront pour les tractions.
Le Winter Arch approche, mais j’y suis engagé depuis déjà trois mois et je ne compte pas m’arrêter.
Je crois que la maturité, c’est se séparer de quelqu’un ou de quelque chose par choix, même si ce n’est pas nécessaire. C’est accepter de s’infliger une douleur pour une raison morale et non pas vitale.
Nouvelles lecons
Nous y sommes, jeudi.
Depuis ma prise de décision, j’ai commencé à essayer de me choisir moi‑même.
Hier soir, je suis sorti pour tourner de petites séquences avec mon trépied. J’y ai croisé un chien (si beau ! Un vrai ours blanc) et j’ai pu échanger quelques mots lointains.
J’ai tenté quelques traits d’humour et cela a fonctionné.
Le dialogue ne comportait que quelques phrases, mais pendant cet instant, j’ai partagé un moment de complicité avec une inconnue : une dame âgée qui était restée au bord de la rive.
En descendant sous le pont de l’autoroute, j’ai rencontré cet homme seul, abrité, en train de lire ce que j’ai cru comprendre. Il faisait déjà nuit et son vélo était posé à côté.
Il avait un petit air de premier de la classe.
J’ai voulu échanger quelques mots avec lui pour savoir s’il allait bien, mais chaque geste était assez renfermé : le torse toujours tourné au minimum à 90° de ma position, et il n’a pas élevé la voix lorsqu’il a entendu mon bonjour. Je crois qu’il était un peu anxieux de ma présence.
En continuant mon exploration, j’ai découvert un cadenas à clé menant sur le pont. Je pense avoir débloqué une nouvelle quête secondaire.
Mes plans et prises de vue étaient sombres. Je comptais réaliser une vidéo éditée aux teintes bleutées, mais au final je n’ai publié qu’un plan fixe.
Ce plan, je l’ai tourné au moment de rentrer chez moi. Et c’est là que j’ai appris plusieurs choses :
J’ai hésité à faire ce plan. Je devais voir Narciss (oui, encore, mais j’y reviendrai) et le temps m’était compté. Au final, je me suis dit : « Et si je prenais du temps pour moi ? » C’est alors que je me suis installé et que j’ai filmé ce tableau de tranquillité, assis sur ce pont lumineux et moderne, en train de lire en consommant ma cigarette.
J’ai tourné toute la soirée pour ne retenir que ce plan. Cela me rappelle la règle : « Tout ce que tu produis, les gens ne verront que le 1 % contre les 99 % de sueur. »
Je m’attardais sur qui allait liker, sur mon image. Quand je publiais des photos de moi un peu « bg », j’obtenais pas mal de likes de filles, ce qui flattait mon ego. Mais, curieusement, presque aucune de ces filles n’a liké ce post. En revanche, des personnes que j’ai perdues de vue, des amis éloignés, ont aimé. Le post ne me mettait pas spécialement en valeur ; il portait simplement le message : « Keep moving forward, mate. » Et, étonnamment, cela m’a procuré autant de satisfaction que les réactions de ces amis.
Quant à Narciss, elle se questionne sur mon comportement : elle a remarqué ma froideur et ma distance émotionnelle, être présent sans vraiment être présent.
Bonne chance à toi. Je ne peux plus rester à t'épauler. Tu es consciente de la situation et tu t'entêtes. Alors je contournes ce mur sur lequel tu t'es cogné une centaine de fois et que tu ne cesses de heurter. Je ne peux pas interferrer et rester là sans rien faire, c'est assister à un spectacle navrant, une pièce de théatre malhabile.
Je progresse lentement comme un robot, silencieusement comme un oiseau, et j'oberves les attitudes de mes paires.
Mise à jours
Nouveau Hiso PATCH 24.8.100
- Révision des points d’importance pour chaque personnage
- Révision du système d’organisation quotidien
- Amélioration de l’hygiène de vie
- Régulation du temps de sommeil
- Augmentation du temps consacré au sport et aux activités de détente saine
- Réduction, voire suppression, des obstacles du processus
Nous sommes mardi, et il est temps que je change : de mode de vie, de façon d’être. Je me laisse guider sans réfléchir, et mes envies ainsi que mes besoins passent au second plan de ma propre existence. J’ai décidé de bannir le Narciss. J’aurais dû écouter GrandLoup depuis longtemps.
La peur d’être seul n’est plus aussi puissante qu’avant. Toute cette énergie dépensée à éviter l’abandon n’est pas vaine ; ses actions m’ont montré que j’étais capable de réaliser des choses, même si elles ne sont pas spectaculaires.
Et même si ces actions ne sont pas impressionnantes, je les mets désormais à ma disposition.
Je veux rétablir de l’ordre dans ma vie. Il ne s’agit pas de bouleverser tout mon univers, mais d’opérer les changements nécessaires. Si je donne l’impression que des transformations majeures vont s’opérer dans mon cerveau, je ressens déjà le poids de la fatigue et de la paresse.
Pourtant, comme rien n’a réellement d’importance, je peux me permettre d’expérimenter. Alors, je franchis le pas aujourd’hui. Je vais changer — fuck off.
Début de semaineTrie
Semaine, encore, et encore
Voilà une nouvelle semaine qui commence. Je ne sais pas encore comment l’aborder.
Le moral est plutôt bon, mais mon corps est un peu malade. C’est amusant, car c’est exactement le même questionnement que celui de vendredi dernier.
Devrais‑je me reposer ? Lâcher un peu de lest pour me retrouver ? Où se situe le début de la paresse ? Le commencement de la courbe descendante ?
J’ai donc défini deux notions distinctes :
Repos intentionnel : Vous décidez consciemment de faire une pause afin de récupérer de l’énergie, de réduire le stress ou de permettre à votre corps et à votre esprit de se régénérer.
Flemme involontaire : La pause survient sans planification, souvent parce que l’envie de ne rien faire l’emporte sur vos priorités. Vous avez l’impression d’éviter une tâche plutôt que de vous revitaliser.
Je pense que c’est assez clair. Il faut que je prévoie davantage de temps pour me reposer pleinement, afin de permettre à mon cerveau de sortir du mode « alerte ».
Planifier son repos, le définir avec des limites, permettrait de se détendre beaucoup plus : le moment présent serait déjà calculé, inutile de se demander si ce que je fais est bon ou productif.
« Espoir » m’a d’ailleurs dépassé, et c’est là toute la force de la discipline. Cela me motive à renforcer ma rigueur.
Le fait de rester fidèle à la tâche d’écriture (même si elle n’est pas quotidienne : xD) contribue également à cette dynamique.
J’ai aussi découvert un clip qui m’a beaucoup fait réfléchir :
On y parle de méritocratie, un sujet sur lequel je suis partagé. J’ai grandi avec ce principe, on me l’a inculqué : travaille plus dur et tu réussiras. Aujourd’hui, même si les chaînes sont coupées et que j’apprends à marcher à mon rythme, je reste dans ce schéma : je travaille dur, j’y arrive, je progresse.
Je suis tout à fait d’accord que nous ne commençons pas tous au même point, dans les mêmes conditions ni avec les mêmes moyens.
Cependant, si l’on veut continuer à progresser et à performer, il faut y travailler.
Dans le monde du travail en Suisse, on se fait forcément dépasser si quelqu’un montre plus d’intérêt ou se présente sous un meilleur jour ; sinon, on risque de nager à contre‑courant.
La question est complexe, et je voulais simplement y ajouter une petite note.
Je pense que cela fait aussi partie du nœud mental que j’ai. Il faut que je me répète que rien n’a vraiment d’importance ; alors, vis ta vie.
Début de semaineMérite
Weekends et pensées
Nous y sommes, vendredi. On se dit que c’est le dernier jour de la semaine et que tout devrait bien se passer.
L’anxiété du « pré‑week‑end » arrive doucement. Je crois avoir compris pourquoi elle apparaît.
Le fait d’avoir tant de temps libre devient une petite source de stress. Ma petite voix intérieure me susurre : « Est‑ce que tu vas profiter de ce temps libre comme il se doit ? Ne vas‑tu pas le gâcher de façon futile, en faisant du doom‑scrolling, en fumant ? Aurais‑tu le courage de ranger ? Seras‑tu reposé ? Passeras‑tu ce magnifique week‑end seul ? »
C’est absurde, cette petite voix que l’on ne devrait jamais écouter. Plus jeune, je l’ai écouté me chuchoter des ébauches d’histoires inquiétantes. Et aujourd’hui, je me retrouve dans ce Colisée de possibilité, à pointer du doigt le tableau de mes prédictions, à imaginer les pires des scénarios futurs.
Pourtant, je dois la combattre chaque jour, sans relâche. Je me souviens encore de ce débat animé avec "Espoire" sur la manière de progresser dans la vie. Elle estime que les rechutes font partie du processus et qu’il faut les accepter. Au fond de moi, je continue de croire que l’erreur n’est pas permise. J’ai trop souvent été puni pour chaque détail, chaque faute, et je pense que cela m’a laissé une marque indélébile.
Je sais qu’elle a raison, mais je manque de confiance en moi. Je crains que, si je me relâche, dès que la tension diminuera, je m’appuie sur mes lauriers, stagne… voire régresse.
Je ne comprends pas d’où vient cette obsession du temps qui passe. Peut‑être parce que je n’ai plus vraiment la notion du temps. Mon addiction à la fumette en est sûrement la cause.
Il faut que cela s’arrête, même si ce mode de vie me convient encore.
En fin de compte, je me dis que si ma relation avec Narcisse se termine, j’arrêterai complètement. Ce n’est pas ce que je souhaite, mais si cela arrivait, je serais dur avec moi‑même sur ce point.
Note : Depuis une semaine, je continue de prendre mes antidépresseurs et je sens que ça m’aide, même si l’effet reste parfois fragile.
NarcisseRepos
Narcisse
Si j’ai bien appris quelque chose en fréquentant Narcisse, c’est qu’elle n’hésitera pas à se choisir, plutôt que de choisir les autres, et encore moins me choisir. J’ai toujours trouvé ça limite au niveau éthique, mais je me rends compte que je dois choisir des solutions mentales efficaces et peu coûteuses énergétiquement. Il faut que je puisse me construire moi, et non pas à travers le regard des autres. Sinon je disparais immédiatement dès que la solitude me fixe.
Je me permets de faire cette possible erreur en me détachant de Narcisse, de la même façon qu’elle me l’a enseignée. Ironique mais décisif.
Et pourtant je tombe sur ce genre de vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=tW6NWTHhSFU&t
Malgré cela, je pense que c’est comme tout, il faut agir au cas par cas.
Se donner le droit de se tromper est‑il plus grave lorsqu’on est conscient de l’erreur ?
NarcisseErreurs
Relances
Aujourd’hui n’était vraiment pas une journée “positive”, et pourtant j’ai essayé de tourner les choses le plus positivement possible.
Manque d’argent, annulation du projet du week‑end ; en temps normal, j’aurais été abattu par la situation.
Au final, j’ai pu partager un moment dehors avec des amis. Et me voilà, encore, le soir, à devoir surmonter cette vague amère.
Quand tout devient calme, que la lumière se fait rare, il est important de garder la tête froide. Le stoïcisme me dira que :
“Nous ne contrôlons pas les événements, mais nous contrôlons notre jugement, nos intentions et nos actions. Le bonheur durable vient de la vertu (sagesse, justice, courage, tempérance), pas des choses externes (richesse, réputation, santé), qui sont ‘indifférents’ au sens moral.”
Ma soirée dépend de ce que j’en fais. Si je reste là à me morfondre, la soirée est foutue. Alors j’essaie de l’apprécier, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir cette boule au ventre. C’est comme une masse qui pèse sur la moitié de mes poumons, rendant ma respiration difficile…
Un peu d’angoisse de finir pauvre et seul, de dégringoler sans m’en rendre compte et d’aller dans la mauvaise direction. Et de la fatigue, des efforts pour aller mieux…
Ne pas fuir le regard des gens, essayer de se montrer sans craindre le jugement d’autrui.
Et maintenant je dois combattre cette petite voix dans ma tête qui me dit de diaboliser les gens en qui j’avais sincèrement confiance. Au pire, je me fais blesser, mais aurais‑je encore la force ? Je sais que oui, mais mon esprit veut dire non. Il me dit que je ne peux pas avoir droit à quoi que ce soit. Je ne peux même pas l’exprimer car je ne me sens pas légitime.
Je vais essayer quand même : rien n’a d’importance.
Argent toujours argentUne question de perception
Placement de temps
« Chaque jour, cela devient un peu plus facile. Mais il faut le faire chaque jour. Voilà la partie difficile. Mais cela devient plus facile. » — phrase tirée de la série BoJack Horseman. Je suis en train de la revoir et elle me fera toujours mourir de rire autant que de tristesse.
Je pense que nous avons tous un peu peur d’être seuls, d’être mis à l’écart et de n’avoir rien fait de notre vie.
Mais plus j’avance, plus je me rends compte que c’est le cas de tout le monde !
Tout le monde est seul, et personne ne le sait.
En Allemagne, des jeunes se sont récemment rassemblés pour des événements où, je cite, « ils mangent un dessert à la fourchette ».
En réalité, ils se réunissent pour manger des flans à la fourchette — mais surtout pour rassembler des 19–25 ans qui ne se connaissent pas.
Cela montre qu’en fait, la plupart des gens sont seuls.
À cause des réseaux sociaux, on voit en permanence les 5 % qui vivent une vie “incroyable”, face aux 95 % qui ont honte de “ne rien faire”.
Au final, la question n’est pas : « Suis-je plus seul que la moyenne ? »
Mais plutôt : « Comment puis-je apprivoiser une solitude qui, au fond, est commune à tous ? »
Certains voudront rester dans leur coin pour lire, écrire, dessiner ; d’autres essaieront de faire du sport, de socialiser.
Quand j’avais 15 ans, je vivais ma solitude à moitié. Je restais à proximité des gens et de la foule sans jamais vraiment m’y mêler.
C’est triste, mais je quittais mon village perdu pour aller en ville, juste pour me balader et espérer croiser des visages familiers.
Neuf fois sur dix, je ne faisais que marcher, et ce n’était pas plus mal. On apprend énormément rien qu’en observant : des couples qui se disputent, des familles heureuses qui rient, des groupes de dix faisant la fête, et des personnes seules sur leur téléphone.
Je ne communiquais pas et pourtant j’en apprenais beaucoup. Cela m’a donné, à l’époque, le courage de commencer mon investigation sur ce qui n’allait pas dans ma vie — et comment changer ça.
Un jour, j’ai téléphoné à La Main Tendue et je suis tombé sur une adorable dame à la retraite. Je n’ai jamais su son nom, et pourtant, elle est devenue ma confidente.
Après deux heures de discussion, elle m’a donné son numéro de portable pour que je ne tombe pas sur quelqu’un d’autre si je rappelais.
Elle savait que c’était interdit, mais elle m’a fait confiance sans me connaître — chose dont je lui serai éternellement reconnaissant.
Elle m’a poussé à m’instruire et m’a donné des pistes comme l’enfant intérieur et l’auto-éducation.
Je ne l’ai plus rappelée après un mois, et pourtant, durant ce mois-là, j’avais l’impression de parler à une deuxième grand-mère.
J’ai fait quelques recherches sur son numéro et j’ai découvert que c’était une ancienne professeure auprès d’enfants à haut potentiel.
Elle avait consacré sa vie à l’enseignement. Si j’ai un regret, c’est de ne pas l’avoir assez remerciée.
Au final, nous nous sommes perdus de vue : je n’ai pas donné de nouvelles, et son numéro s’est perdu à jamais.
Mais elle aura toujours cette place spéciale : une voix au téléphone, si sage, au vocabulaire si riche — dont j’ignore encore le visage.
Et voilà ma résolution pour aujourd’hui : prendre le temps pour les personnes qui me veulent sincèrement du bien.
Mais ma question, maintenant, c’est : comment savoir si une personne est “bien” ou non ?
Je pense que c’est une question de ressenti. Si je peux me permettre d’être moi-même avec cette personne, si je sens que le respect mutuel est présent et que les forces sont équilibrées, alors la confiance viendra naturellement, je pense.
Seigneur, je me rends compte que je me prête de plus en plus à l’exercice d’écriture.
Des petites vidéos dans lesquelles j’ai trouvé de l’authenticité et de la bonne volonté — ça fait du bien, parfois : Vidéo 1 Vidéo 2
MamiePrendre le temps pour le bon côté
Economie sentimentale
J’essaie, doucement mais sûrement, d’ancrer en moi l’idée que « rien n’a réellement d’importance », y compris concernant les personnes qui m’entourent. Être blessé par quelqu’un devient moins impactant si je retire l’intérêt et l’importance que je lui accorde.
Mais une crainte me vient : est-ce que je finirai seul avec une telle manière de penser ?
Sincèrement, les gens que je côtoie sont soit peu impliqués, soit trop blessants, au point que je suis presque prêt à faire cette concession. Et je pense que, dans mon regard, je les idéalise moins : je les vois pour ce qu’ils sont, à travers leurs décisions, et non à travers une image que j’aurais surinterprétée d’eux. Cela expliquerait aussi pourquoi je me sens « en retard » par rapport aux autres.
Chaque jour, je calcule mes pensées et mes expressions pour maximiser mes chances de réussite ou pour ne pas blesser les personnes avec qui j’interagis. Mais, en réalité, la plupart s’en foutent. Ils veulent vivre leur vie de « personnage principal » sans comprendre le principe du compromis. Ils parlent, crient, font des remarques, et pensent avoir un avis construit sur des sujets qu’ils ne maîtrisent qu’à moitié.
Je ne sais pas à quoi c’est dû (même si je pense que les réseaux sociaux y contribuent énormément), cette manière de penser individualiste. Devrais-je l’adopter ? Ne suis-je pas moi-même égoïste, voire pire ?
En conclusion, je pense qu’il faut savoir doser ses attentes et son attention envers une personne selon la situation. Un être humain n’est pas linéaire : il faut simplement s’adapter à l’instant, en prévoyant l’avenir sans l’attendre.
On ne peut pas demander à un grille-pain de faire une pizza. Si la personne en face de moi n’est pas capable de faire un minimum attention, elle ne mérite pas la mienne.
J’essayais de le faire sous forme de « punition » pour lui faire comprendre que j’étais blessé. Mais la solution que je devrais essayer, c’est de m’auto-convaincre de la réalité de cette personne : ainsi, cette « punition » deviendrait plus naturelle et moins coûteuse pour mon mental.
Il s’agit simplement de lui retirer certains accès à des facettes de moi-même, en fonction de la blessure causée. Et si la personne ne s’en rend pas compte, c’est sans doute que c’est le niveau d’accès qui aurait dû lui être attribué dès le départ.
Tout le monde essaie de survivre, mais je ne me laisserai pas couler pour que d’autres me marchent dessus pour une bouffée d’oxygène.
J’ai toujours voulu voir le potentiel chez les gens, mais certaines personnes sabotent le leur, et ce n’est pas à moi de les sauver. Au fond, le potentiel que j’apercevais n’était qu’une image embellie par mon cerveau de ce qu’elles auraient pu être. Je ne peux pas façonner les gens. Et si elles se trompent de leur propre chef, ce n’est peut-être pas une « faute » au sens strict, mais un point de vue différent que j’ai encore du mal à comprendre.
GestionSavoir doser
Débat et religion
Après avoir eu un débat sur la vision et le sens de la vie avec un ami qui est pas mal dans la “religion 2.0”, je n’en ressors pas énormément grandi, même si j’ai appris une chose : tout le monde ne peut pas voir le monde comme je le vois.
Je peux comprendre que son point de vue, ou sa vision de la vie, s’arrête à l’existence de Dieu et de Jésus, mais sans cela, je me demande comment il réagirait.De mon point de vue, la religion, même si j’ai un peu de mal à croire au “lore”, est un véritable trésor de vie, un concentré de conseils pour mener une vie plus saine, avec les principes les plus importants à inculquer à un individu, sous forme d’histoires, de personnages et de conséquences explicatives. Néanmoins, ce qui me gêne est peut-être la fermeture à la discussion de mon ami. Et c’est un cas que j’ai remarqué de plus en plus. Certaines personnes entrent dans la religion pour un motif plus égoïste que pour une quête de compréhension, en répétant certains passages ou histoires comme s’ils donnaient systématiquement une leçon à leur interlocuteur.La Bible est vaste et laisse place à l’interprétation. Donc, il a réponse à tout. Il se concentre davantage sur le débat visant à prouver que Jésus existe à travers son téléphone (chose que je trouve déconnectée à partir de là) que sur l’effort de comprendre l’autre.
Et je trouve ça dommage de s’intéresser à un sujet aussi profond que la religion pour l’asservir à des fins de paraître en société. Et je ne le blâme pas pour cela : certaines personnes sont conditionnées, ou se conditionnent elles-mêmes, dans un échappatoire — un refuge social — où elles trouvent un bénéfice en répétant “je plante la graine dans le cerveau des gens”. C’est une bonne chose de pousser l’autre vers une nouvelle voie d’introspection, mais cela ne fonctionne que si tu ne le dis pas explicitement, et surtout si la personne est prête à le recevoir.
Car, pour le coup, j’ai plutôt l’impression de me prendre des “graines” en pleine face toutes les dix minutes. Si tu pries, prie ; mais cela ne doit en aucun cas être “pour pouvoir dire que j’ai prié”.
Je ne sais pas si je m’adresse à la bonne personne avec un débat aussi vaste, mais je ne regrette en tout cas pas de découvrir le point de vue d’autrui, même si, à mon sens, il reste bridé par moments. Cependant, je suis toujours sceptique à l’idée d’ouvrir ce débat aux personnes qui m’entourent : soit parce qu’elles le prendraient comme une rechute dépressive (je n’exclus pas cette possibilité, haha), soit parce qu’elles n’ont pas réellement d’avis et ne se prêtent pas à cet exercice, disons-le, un peu complexe, soit tout simplement parce qu’elles sont conditionnées à un mode de vie qui leur convient et qu’elles ne veulent pas changer de mentalité.
Je vais tenter de trouver mes réponses avec d’autres approches. Mais je dois encore y réfléchir…
ReligionLa fameuse graine
Début de raisonnement
Cela faisait quelques jours que je me torturais l’esprit avec des questions comme : qu’est-ce que la réalité ? Quel est le véritable but de nos existences, de la Terre, de l’Univers, du mal et du bien ?
Au final, j’en suis venu à la conclusion suivante (tiré de la série rick et morty): rien n’a d’importance.
Nos rêves, nos valeurs, nos efforts, nos peurs… bref, chacun d’entre nous est tellement infime dans l’histoire de la Terre — et plus encore à l’échelle de l’Univers — que nous ne valons rien. Nous ne sommes qu’une griffure sur la ligne du temps qu’est notre monde. Nous ne sommes que des machines à dopamine, essayant d’en obtenir le plus possible avant notre mort.
J’ai partagé ma réponse à une IA en lui demandant son analyse. Et la réponse est, bien sûr, très pertinente et me remet en question sur ma mentalité, là où je pensais trouver une finalité.
« Le nihilisme diagnostique bien le vide de sens “objectif”. L’existentialisme répond : justement, c’est à toi de signer ton sens. Le stoïcisme : choisis ta conduite, pas le cosmos. Le pragmatisme : juge une idée à ce qu’elle permet de faire. Tu peux combiner ces réponses. »
Cela me prouve que j’ai un début de réponse, mais je dois encore développer mon raisonnement sur les chemins suivants : le nihilisme, l’existentialisme, le pragmatisme et le stoïcisme.
Je ne ressens pas de sentiment d’accomplissement. Je me sens un peu plus positif quant au sort de la vie, mais je pense que ma situation, qui s’est légèrement améliorée IRL, influe sûrement. Donc, on verra la suite.
Rien n'a d'importancePeut-être que non
Lettre du commencement
Je n'ai plus la force de continuer. J'ai lutté, vraiment, mais c'est trop dur. La dépression, c'est comme un poids énorme sur mes épaules, et même avec les médicaments, je me sens vide. Chaque matin, je me réveille avec l'espoir que ce sera différent, mais il disparaît vite, remplacé par ce vide écrasant. C'est un gouffre sans fond, un abîme d'où je n'arrive pas à m'échapper. Chaque respiration est un effort, chaque mouvement une lutte.
J'ai essayé de comprendre les gens, de suivre les règles sociales, mais c'est trop compliqué. Je ne sais jamais quoi dire ou faire. Peut-être que je suis juste défectueux, incapable de m'intégrer. Peut-être que c'est moi le problème. Je me sens comme un étranger dans mon propre monde, incapable de trouver ma place. Les interactions humaines sont des montagnes que je n'arrive pas à gravir.
Je me souviens des premiers jours, quand j'espérais encore. J'ai cherché des amis, des relations, quelque chose à quoi m'accrocher. Mais chaque interaction était une épreuve. Les sourires étaient faux, les mots vides. Je ne comprenais pas les sous-entendus, les non-dits. C'était comme parler une langue étrangère sans jamais la maîtriser. Je voulais être comme eux, comprendre leurs blagues, partager leurs secrets, mais c'était toujours au-dessus de mes forces. Je me sentais comme un spectateur de ma propre vie, incapable de vraiment participer.
J'ai essayé de m'adapter, de changer, mais c'est comme si quelque chose en moi était brisé. Je vois les autres vivre, rire, et je suis là, à l'extérieur, à regarder. Je suis fatigué de me sentir étranger, de ne pas comprendre les codes. J'ai voulu m'adapter, mais c'est comme si je n'étais pas fait pour ce monde. Chaque jour est une bataille, chaque nuit une épreuve.
Les anti-dépresseurs, la sertraline, c'était censé m'aider. Et ça a aidé, un peu. Mais c'est comme un pansement sur une blessure profonde. La douleur est toujours là, juste un peu étouffée. Je me sens engourdi, incapable de ressentir pleinement, incapable de me connecter. C'est une existence en demi-teintes, où les couleurs sont ternes et les sentiments atténués.
J'ai trouvé une échappatoire dans le hacking et la cybersécurité. C'était mon refuge, un monde où les règles étaient claires et les défis tangibles. Pendant un temps, ça m'a donné un but, une raison de me lever. Mais même là, c'était un milieu malsain. La pression constante, les nuits blanches, les secrets sombres. C'était ma porte de sortie, mais aussi mon tombeau. À force, ça a pesé trop lourd sur mon esprit. Chaque ligne de code, chaque faille exploitée, c'était un fardeau de plus sur mes épaules.
Avec mes parents, c'était compliqué. Beaucoup de disputes, de violences, physiques et verbales. Maintenant, c'est mieux, mais il y a toujours cette distance, ce manque. Je les vois une fois tous les deux mois, et chaque visite est un mélange de soulagement et de tristesse. Je souffre de cette solitude, de ne pas avoir cette présence constante, ce soutien inconditionnel. Chaque séparation est une déchirure, un rappel cruel de ce qui manque dans ma vie.
J'étais un être rempli d'amour qui ne souhaitait que les gens sourient en les faisant rire ou rêver, mais que j'ai failli à ma tâche. Je suis désolé de ne pas avoir pu être à la hauteur, de ne pas avoir pu apporter la lumière que je voulais. Je suis désolé de partir ainsi, mais je n'ai plus la force de continuer.